Bretagne[s] n° 11 juillet-septembre 2008 (p. 93)
Maurice Baslé, professeur d'économie à l'Université européenne de Bretagne
Le n° 10 de la revue Bretagne[s]a présenté quelques grandes pistes d'évolution de l'économie bretonne à l'horizon 2030 (p.62). Sur ce thème, Maurice Baslé, professeur d'économie à l'Université européenne de Bretagne, nous propose d'accentuer la vision des métamorphoses pour la Bretagne, « laboratoire d'une renaissance tranquille », à saisir bon nombre d'opportunités, notamment celles proposées par le rapport Attali. « Dans le volet société fondée sur la connaissance, nous sommes déjà en phase, en bretagne, pour soutenir les secteurs de l'avenir (numérique, santé, écologie, tourisme) », écrit-il. Et d'ajouter : « Les valeurs de solidarité de notre région, son attachement à l'éducation, son travail acharné, sa volonté d'Europe et innovation lui ont donné la réputation d'être une usine et un laboratoire hautement qualifié dans des domaines consacrés aujourd'hui par des trophées conquis de haute lutte : des pôles de compétitivité, des filières organisées et des PME comme écosystème dense et bien diffus sur tous ses territoires, une académie de la réussite avec des populations jeunes et toniques et, depuis 2007, un pôle de recherche et d'enseignement supérieur (1 parmi les 9 de France), regroupant 4 universités, 5 grandes écoles, 2500 doctorants et nombre de chercheurs de grands organismes qui peuvent être visibles à l'échelle mondiale.
« Ce laboratoire breton, poursuit Maurice Baslé, a quelques atouts d'avance dans son jeu ; il importeraiy de les vivifier avant que la regression vers la périphéricité ne perturbe l'espoir des jeunes générations demandeuses de solutions non centralisées à Paris. Je suis certain que socialement la Bretagne saurait faire une représentation unique des salariés dans toutes les entreprises de moins de 250 salariés, saurait être un terrain d'expérimentation pour un régime fiscal et social simplifié, sait déjà expérimenter un contrat professionnel pour les transitions et se porterait volontaire pour soutenir les PME de moins de 20 salariés . . . Nous savons déjà généraliser le très haut débit ; nous saurions faire valoir la liberté tarifaire dans la grande distribution, restructurer les administrations, améliorer la gouvernance locale et créer un e-gouvernement avec des services publics high tech. »
« Bien entendu, il y a des choses où l'on doit encore progresser : l'eau, le littoral à préserver pour les générations futures. Nos villes et nos départements ont déjà une feuille de route (Agenda 21) que les accords de Grenelle n'ont pas eu besoin d'inventer . . . Au fond, la Bretagne a joué son rôle de far west inventif et stimulant et n'a plus qu'à forcer l'allure pour contribuer aux exigences de réforme qui se cachent derrière les paroles d'expert : elle doit devenir la région la plus attractive d'Europe de l'Ouest pour les activités haut de gamme de l'économie fondée sur la connaissance et un véritable banc d'essai pour toutes les nouvelles technologies du futur. »
lundi 21 juillet 2008
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