Stratégie d’adaptation au réchauffement climatique proposée par l’ONERC
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Observatoire National des Effets du Réchauffement climatique
publié par ANTON, le vendredi 19 août 2005
Il est difficile d’imaginer à quel point la culture, les techniques, et les organisations sociales dépendent des conditions climatiques. Le travail de l’observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC) a consisté à définir une politique d’adaptation afin d’affronter dans les meilleurs conditions les impacts du changement climatique
Les effets tant redoutés du réchauffement climatique feront bientôt partie de notre quotidien et nous constatons déjà un certain nombre de conséquences qui ne feront que s’amplifier dans l’avenir. Les organisations internationales insistent aujourd’hui sur ce qui doit être mis en œuvre pour éviter les dérèglements climatique par la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, ces dérèglements seraient inévitables du fait de l’inertie du réchauffement climatique et supposeraient de notre part une adaptation.
En France, le réchauffement attendu à la fin du 21ième siècle est beaucoup plus important que celui déjà observé (augmentation attendue de 4 à 7°C pour les températures de fin de nuit en été). Toujours en France, les projections climatiques illustrent ainsi que l’épisode caniculaire de 2003, qui n’avait pratiquement aucune chance de se produire au cours du 19ième siècle , correspondra à des étés normaux d’ici la fin du siècle. Selon l’observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), une adaptation de notre part est donc nécessaire face à ces changements de climat qui induiront des changements de température, de régimes des précipitations et des tempêtes, des dérèglements des niveaux de la mer, de la ressource en eau, qui remettent en question les habitudes. Il est difficile d’imaginer à quel point la culture, les techniques, et les organisations sociales dépendent des conditions climatiques. La mission de l’ONERC est donc de proposer une politique d’adaptation afin d’affronter dans les meilleurs conditions les impacts du changement climatique. Les résultats des travaux engagés ont été présentés dans le rapport du 8 juillet 2005 intitulé « Stratégie d’adaptation au changement climatique » qui a été soumis à consultation publique sur le site du ministère de l’écologie. Le document finale, adopté le 2 juin 2006 par le Conseil d’orientation de l’ONERC, est disponible en téléchargement à l’adresse suivante : ecologie.gouv.fr
Exemples d’adaptations nécessaires
Un certain nombre d’activités humaines, sensibles aux conditions météo, ont déjà une culture étendue d’une certaine adaptation au climat : agriculture, production d’énergie, transports, bâtiments. Cela dit, le changement climatique attendu modifiera fortement les données du problème.
L’agriculture connaîtra des changements de répartition géographique des espèces (disparition d’une espèce au profit d’une autre dans tel ou tel secteur), et vraisemblablement une augmentation du potentiel de production, sous réserve que l’eau soit disponible.
La demande d’énergie électrique augmentera en été du fait des besoins en climatisation. En France, cette énergie provient à 82% des centrales nucléaires qui dépendent elles aussi fortement de la disponibilité en eau pour le refroidissement.
Les transports routiers ou ferroviaires devront être adaptés au changement climatique.
Pour le bâtiment, le réchauffement constitue un avantage puisque qu’il entraîne une diminution des besoins en chauffage. A l’inverse, dans les habitations, le confort d’été est une préoccupation importante.
Le changement climatique devrait également influer sur la compétitivité touristique des territoires. La ressource en eau est là aussi un facteur déterminant dans le potentiel de production touristique. Que deviennent les clients des stations de moyenne montagne si celles-ci ne sont plus enneigées ? La baisse de l’enneigement met en péril l’économie des stations de moyenne altitude. La parade actuelle consiste à stocker les eaux de surface et à investir dans les canons à neige (à forts coûts énergétiques). Devant des activités qui sont condamnées à long terme, ne mieux vaut-il-pas envisager une reconversion touristique ? Il semble plus logique de mobiliser les investissements publics pour aider cette reconversion que d’imaginer parer aux changements des conditions climatiques par leur pérennisation artificielle. L’ONERC parle d’une stratégie dite « sans regret »
Les ressources en eau seront sollicitées par le développement de l’irrigation dans les régions plus septentrionales. On assistera également à une anticipation des phénomènes d’étiage liés notamment au niveau d’enneigement des glaciers dont la fonte constitue le réservoir des rivières méridionales. On assistera également à un accroissement de l’évapotranspiration. Globalement, le réchauffement climatique devrait augmenter les phénomènes de sécheresse, et la sécheresse concoure en parallèle à l’augmentation du réchauffement climatique (augmentation des émissions de gaz à effet de serre et diminution du potentiel de consommation des mêmes gaz).
Les forêts seront également menacées du fait de l’évolution des feux de forêts en période estivale et du régime des tempêtes.
Pour en savoir plus, consultez le rapport « Stratégie d’adaptation au changement climatique ». Les 30 premières pages suffisent à cerner le problème.
Notre réflexion : Si la stratégie d’adaptation proposée par l’ONERC semble nécessaire à la lumière des enjeux précités, n’y a-t-il pas là un risque d’aggraver le manque de courage politique dont fait preuve la France dans la lutte contre l’effet de serre ? car aujourd’hui les solutions techniques pour stopper le réchauffement climatique existent ou sont à porté de main, mais leur mise en œuvre nécessite une volonté qui pour l’instant manque cruellement. C’est pourquoi, à notre sens, la stratégie proposée doit évoluer vers ce que l’on pourrait qualifier une adaptation active au réchauffement climatique. Cette stratégie d’adaptation devra être traitée en même temps que l’atténuation du réchauffement climatique, et non de façon séparée. Car comment serait il possible d’essayer de s’adapter à un changement du climat tout en voulant conserver un mode de vie autant demandeur de ressources naturelles ? A titre d’exemple, la ressource en eau et l’énergie électrique disponible diminueront vraisemblablement avec le réchauffement climatique (l’énergie électrique est fournie à 82% par les centrales nucléaires nécessitant de grandes quantités d’eau, l’énergie hydroélectrique dépend également de forts débits de rivières). Il est nécessaire de s’adapter également à ces déficits prévisibles de ressources.
Aujourd’hui, le gouvernement se borne à agir en périodes de crises et demande aux français de faire des efforts pour limiter les dégâts prévisibles à court-terme : limiter la consommation d’eau et la consommation d’énergie électrique en période de sécheresse, encourager la climatisation d’origine électrique en période de canicule, limiter la vitesse des voitures en période de pollution ou en période d’inflation du pétrole etc... Ces restrictions doivent dès à présent être engagées sur le long terme, dans le sens d’une réduction à la fois des besoins en ressources naturelles et des émissions de gaz à effets de serre.
Sur ce dernier point, il y un sujet qui n’a pas été développé dans le rapport de l’ONERC. Une technique qui représente une sur-consommation d’environ 20% de carburant dans un véhicule et qui est un moyen d’adaptation à part entière puisque considéré par tout un chacun comme « une option » désormais indispensable. La climatisation ! Qui aujourd’hui pourrait se passer de la clim dans la voiture ? Une adaptation active aux nouvelles conditions climatiques supposerait l’utilisation de transports qui n’induisent pas d’émissions de CO2 supplémentaires. La question : quels sont-ils ?
mardi 15 juillet 2008
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