mardi 29 juillet 2008

Science et Réligion

"La démarche scientifique n'utilise pas le verbe croire; la science se contente de proposer des modèles explicatifs provisoires de la réalité; et elle est prête à les modifier dès qu'une information nouvelle apporte une contradiction. Pourquoi les religions n'en feraient-elles pas autant ?" (Albert Jacquard / né en 1925 / Petite philosophie à l'usage des non-philosophes / 1997)


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Une définition de la science
Une science est l'ensemble des connaissances théoriques et pratiques sur un domaine donné, sur une catégorie de phénomènes ou d'objets. Ces connaissances sont bâties soit sur des principes évidents ou démontrables, soit sur des raisonnements vérifiés par l'expérimentation. Il y a presque autant de sciences, de spécialités scientifiques, que de domaines étudiés, mais les méthodes générales d'acquisition de ces connaissances sont les mêmes. Une connaissance est dite scientifique s'il est possible de la contrôler par des faits, par l'expérience. Elle est vérifiable et objective.La science désigne l'ensemble des sciences définies ci-dessus. L'épistémologie est la philosophie et la théorie des sciences. C'est l'étude des méthodes d'acquisition des connaissances scientifiques et des problèmes qu'elles soulèvent. L'épistémologie s'efforce de dégager une méthode universelle qui unifierait toutes les démarches scientifiques.La science s'oppose à l'opinion qui est une affirmation arbitraire et subjective par définition. L'opinion se fonde sur un sentiment vague de la réalité, sans connaissance scientifique de celle-ci.On peut distinguer plusieurs sortes de sciences :

Les sciences formelles :
C'est le cas des mathématiques et de la logique qui s'appuient sur des axiomes et des déductions. Il n'y a pas de vérification par l'expérience.
Les sciences expérimentales ou empiriques :
physique, chimie, sciences de la nature, biologie, médecine. Elles cherchent à établir à l'aide de mathématiques des "lois" ou des rapports constants (les mêmes causes produisent les mêmes effets), pour décrire les relations entre différents phénomènes. Les travaux sont validés par des contrôles expérimentaux.
Les sciences humaines :
psychologie, sociologie, histoire, linguistique, politique, etc. lorsqu'on leur applique les méthodes et le langage des sciences expérimentales. Elles deviennent alors un cas particulier des sciences naturelles. La nature même de leur objet - l'homme - et leur complexité ont conduit le positivisme, fondé par Auguste Comte, à les placer au sommet de la hiérarchie des sciences. Lorsque les sciences humaines sont fondées non sur l'expérimentation ou la compréhension objectives des phénomènes, mais sur l'interprétation des intentions humaines, on parle d'herméneutique (ex : symboles religieux, mythes, émotions, art...).

Remarques sur les sciences formelles
Les mathématiques et la logique ne sont pas des sciences comme les autres. Elles sont rigoureuses, précises, certaines; cependant, elles ne sont porteuses d'aucune connaissance réelle. On peut les considérer comme des outils, des instruments, pouvant être utilisés autant par les sciences expérimentales que par d'autres activités humaines. En fait, il s'agit, à proprement parlé, d'un langage, d'une construction linguistique vide de tout contenu, qui permet de manipuler des objets et de les mettre en relation les uns avec les autres.Pour les mathématiques, la notion d'existence correspond uniquement à l'absence de contradiction engendrée par un énoncé. Ce n'est pas une existence réelle, mais purement formelle.

Remarques sur les sciences du réel
En ce qui concerne les énoncés relatifs à la réalité (par opposition aux sciences formelles), leur vérité ou fausseté ne peut être établie que si l'on a recours à l'expérience, c'est-à-dire à l'observation directe ou indirecte. Une philosophie ou une argumentation métaphysique bâtie sur une construction logique, rationnelle, rigoureuse, cohérente, n'est donc pas pour autant une connaissance scientifique. Elle n'a, en effet, pas de lien avec le réel et ne peut être soumise à l'observation.Il est, en outre, généralement admis qu'un énoncé scientifique n'a un sens que si l'on peut préciser par quelle expérimentation on pourrait le contrôler. Il ne suffit donc pas qu'un énoncé soit cohérent, logiquement ou grammaticalement, il ne doit pas pouvoir échapper à l'alternative du vrai et du faux.

Les réponses apportées par la religion
De tout temps l'homme s'est posé des questions sur la nature, sur la vie, sur lui-même... Son besoin de connaissance est immense et va croissant. Dès qu'une question est résolue, une autre, dix autres surgissent.La religion, la première, a tenté d'apporter des réponses à ces questions, le plus souvent sous forme de certitudes puisées dans une Révélation divine (cas des grands monothéismes).L'usage de rationalité et la libération progressive de la pensée de l'emprise des religions ont permis à la métaphysique d'échafauder des théories explicatives, certes basées sur un raisonnement logique mais purement spéculatif car inaccessible à l'expérimentation.Au siècle des "Lumières", les sciences qui entraient dans leur époque moderne, ont pris conscience de l'impossibilité, en raison des limites mêmes de la condition humaine, d'acquérir des connaissances au-delà de l'expérience et donc de la vanité de la quête de l'absolu.La science, par ses méthodes, sa rigueur, son humilité (elle ne prétend pas donner des réponses immuables ou des certitudes), ses résultats concrets et vérifiables expérimentalement, donne des réponses qui sont quasi universellement admises (quasi, car il existe encore des créationnistes !). Les domaines couverts par la science sont de plus en plus larges, ce qui oblige les religions et la métaphysique à se repositionner régulièrement par rapport à elle.La curiosité et l'intérêt de l'homme pour ce qui l'entoure sont tels que les questions qui ne sont pas encore résolues par la science ne sont pas prêtes de s'épuiser. La religion et la métaphysique, qui se nourrissent de l'ignorance des hommes, ont encore du grain à moudre. La critique obstinée des vérités "révélées" par les religions ou des abstractions réifiées, puis déifiées par la métaphysique, est un combat indispensable pour que l'homme puisse réellement prendre entre ses mains sa destinée et rendre le monde plus humain.

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